Faits :
Selon lâarrĂȘt attaquĂ© (ChambĂ©ry, 15 mars 2018), M. X…, locataire de la sociĂ©tĂ© SCIC rĂ©sidences, a Ă©tĂ© blessĂ© par la porte automatique dâaccĂšs au parking de son immeuble, qui ne sâest pas refermĂ©e et quâil a voulu fermer manuellement.
M. X…, agissant tant en son nom personnel quâen qualitĂ© de reprĂ©sentant lĂ©gal de sa fille mineure B… X…, et Mme Y…, son Ă©pouse, ont assignĂ© la sociĂ©tĂ© UEA, auprĂšs de laquelle la propriĂ©taire de lâimmeuble Ă©tait assurĂ©e, en rĂ©paration de leurs prĂ©judices et la caisse primaire dâassurance maladie de Haute-Savoie, en dĂ©claration de jugement commun. La sociĂ©tĂ© GCE assurances, venant aux droits de la sociĂ©tĂ© UEA, a appelĂ© en garantie la sociĂ©tĂ© Thyssenkrupp ascenseurs, chargĂ©e de la maintenance de la porte.
Moyen invoqué par le requérant :
La sociĂ©tĂ© BPCE assurances, venant aux droits de la sociĂ©tĂ© GCE assurances, fait grief Ă lâarrĂȘt de mettre hors de cause la sociĂ©tĂ© Thyssenkrupp ascenseurs et de rejeter sa demande en garantie dirigĂ©e contre celle-ci, alors « que celui qui est chargĂ© de la maintenance et de lâentretien complet dâune porte automatique de garage est tenu dâune obligation de rĂ©sultat en ce qui concerne la sĂ©curitĂ© ; quâen ayant retenu que la sociĂ©tĂ© ThyssenKrupp ascenseurs nâĂ©tait tenue quâĂ une obligation de moyens, la cour dâappel a violĂ© lâarticle 1147 du code civil, dans sa rĂ©daction applicable au litige. »
Textes appliqués :
Vu lâarticle 1147 du code civil, dans sa rĂ©daction antĂ©rieure Ă celle issue de lâordonnance du 10 fĂ©vrier 2016 :
Aux termes de ce texte, le dĂ©biteur est condamnĂ©, sâil y a lieu, au paiement de dommages-intĂ©rĂȘts, soit Ă raison de lâinexĂ©cution de lâobligation, soit Ă raison du retard dans lâexĂ©cution, toutes les fois quâil ne justifie pas que lâinexĂ©cution provient dâune cause Ă©trangĂšre qui ne peut lui ĂȘtre imputĂ©e, encore quâil nây ait aucune mauvaise foi de sa part.
Raisonnement de la cour dâappel :
Pour mettre hors de cause la sociĂ©tĂ© Thyssenkrupp ascenseurs et rejeter la demande en garantie formĂ©e contre elle par la sociĂ©tĂ© BPCE assurances, lâarrĂȘt retient que, dans la mesure oĂč, en conformitĂ© avec la rĂ©glementation, il peut sâĂ©couler six mois entre deux visites dâentretien et oĂč, durant ces pĂ©riodes, lâintervention de la sociĂ©tĂ© Thyssenkrupp ascenseurs en raison dâun dysfonctionnement de tout ordre de la porte de garage est conditionnĂ©e par le signalement du gardien de lâimmeuble, lâobligation de sĂ©curitĂ© pesant sur la sociĂ©tĂ© chargĂ©e de lâentretien ne peut quâĂȘtre de moyen sâagissant des avaries survenant entre deux visites et sans lien avec lâune de ces visites.
Solution de la Cour de cassation :
En statuant ainsi, alors que celui qui est chargĂ© de la maintenance dâune porte automatique dâaccĂšs Ă un parking est tenu dâune obligation de rĂ©sultat en ce qui concerne la sĂ©curitĂ© de lâappareil, la cour dâappel a violĂ© le texte susvisĂ©.