Faits :
Il rĂ©sulte de lâarrĂȘt attaquĂ© et des piĂšces de procĂ©dure ce qui suit.
Sur la plainte initiale dĂ©posĂ©e par M. B… Y…, le 27 mai 2017, Mme A… X… Ă©pouse Z…, sa belle-mĂšre, a Ă©tĂ© poursuivie et citĂ©e Ă comparaĂźtre des chefs de menace de destruction dangereuse pour les personnes et envois rĂ©itĂ©rĂ©s de messages malveillants commis courant fĂ©vrier 2017. Sur une seconde plainte, Mme X… a Ă©tĂ© citĂ©e pour outrage Ă personne chargĂ©e dâune mission de service public, commis le 2 juin 2017 sur la mĂȘme victime, professeur des Ă©coles.
Mme X… a bĂ©nĂ©ficiĂ© dâun rĂ©gime de curatelle ordonnĂ© par le juge de paix du district du Lavaux (Suisse), mesure levĂ©e par celui-ci, le 28 avril 2017.
Par jugement en date du 16 novembre 2017, le tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains, joignant les deux procĂ©dures, a dĂ©clarĂ© la prĂ©venue coupable des faits qui lui Ă©taient reprochĂ©s, lâa condamnĂ©e Ă une peine dâemprisonnement de quatre mois, et a prononcĂ© sur les intĂ©rĂȘts civils.
Mme X… a relevĂ© appel principal de ce jugement le 22 novembre 2017, et le ministĂšre public appel incident le 23 novembre 2017.
Texte appliqué :
Vu lâarticle 706-115 du code de procĂ©dure pĂ©nale :
Il rĂ©sulte de ce texte que toute personne majeure bĂ©nĂ©ficiant dâune mesure de protection juridique faisant lâobjet de poursuites pĂ©nales doit ĂȘtre soumise avant tout jugement au fond Ă une expertise mĂ©dicale afin dâĂ©valuer sa responsabilitĂ© pĂ©nale au moment des faits.
Le dĂ©faut dâexpertise porte une atteinte substantielle aux droits de la personne poursuivie bĂ©nĂ©ficiant dâune mesure de protection juridique Ă lâĂ©poque des faits, en ce quâil ne lui permet pas dâĂȘtre jugĂ©e conformĂ©ment Ă son degrĂ© de responsabilitĂ© pĂ©nale.
Solution de la Cour de cassation :
En dĂ©clarant la prĂ©venue coupable et en prononçant une peine Ă son encontre, sans avoir prĂ©alablement ordonnĂ© une mesure dâexpertise afin de dĂ©terminer son degrĂ© de discernement au moment des faits, alors quâelle avait bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune mesure de protection juridique sur une partie de la pĂ©riode visĂ©e Ă la prĂ©vention, la cour dâappel a mĂ©connu le texte susvisĂ©.
La cassation est donc encourue.