Faits :
Par ordonnance du 4 avril 2018, le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention a autorisĂ© la direction rĂ©gionale des entreprises de la concurrence, de la consommation, du travail et de lâemploi dâAuvergne RhĂŽne-Alpes (DIRECCTE) Ă procĂ©der Ă des opĂ©rations de visite et saisies, notamment au sein des locaux de la sociĂ©tĂ© Au vieux campeur Paris de Rorthays et Cie.
Le 2 mai 2018, la sociĂ©tĂ© Au vieux campeur a dĂ©posĂ© un recours Ă lâencontre du dĂ©roulement des opĂ©rations de visite et de saisies, qui se sont dĂ©roulĂ©es le 24 avril 2018.
Textes appliquĂ©s :Â
Vu les articles 66-5 de la loi du 31 décembre 1971 et L. 450-4 du code de commerce :
Si, selon les principes rappelĂ©s par le premier de ces textes, les correspondances Ă©changĂ©es entre le client et son avocat sont, en toutes matiĂšres, couvertes par le secret professionnel, il demeure quâelles peuvent notamment ĂȘtre saisies dans le cadre des opĂ©rations de visite prĂ©vues par le second dĂšs lors quâelles ne concernent pas lâexercice des droits de la dĂ©fense.
Il rĂ©sulte du second de ces textes que le premier prĂ©sident, statuant sur la rĂ©gularitĂ© de ces opĂ©rations ne peut ordonner la restitution des correspondances entre lâoccupant des lieux visitĂ©s et un avocat en raison de leur confidentialitĂ© que si celles-ci sont en lien avec lâexercice des droits de la dĂ©fense.
Raisonnement du premier prĂ©sident de la cour d’appel :
Pour faire droit Ă la demande de la sociĂ©tĂ© Au vieux campeur que soient retirĂ©es des fichiers saisis les correspondances avec ses avocats, lâordonnance attaquĂ©e retient que la requĂ©rante produit un tableau rĂ©capitulatif des documents faisant lâobjet dâune demande de protection prĂ©cisant lâordinateur concernĂ©, la rĂ©fĂ©rence des dossiers outlook oĂč sont rangĂ©es les correspondances, lâidentitĂ© de lâavocat et le destinataire du message ainsi que la date de ce message.
Le premier prĂ©sident en conclut que ces Ă©lĂ©ments sont suffisamment prĂ©cis pour quâil soit fait droit Ă la demande.
Solution de la Cour de cassation :
En effet, il rĂ©sulte des Ă©nonciations de lâordonnance attaquĂ©e que la requĂ©rante, qui sâest contentĂ©e dâidentifier les courriers concernĂ©s, nâa pas apportĂ© dâĂ©lĂ©ment de nature Ă Ă©tablir que ces courriers Ă©taient en lien avec lâexercice des droits de la dĂ©fense.
La cassation est par conséquent encourue.