Faits :
Il rĂ©sulte de lâarrĂȘt attaquĂ© et des piĂšces de la procĂ©dure ce qui suit.
Le 29 octobre 2019, M. A… X…, ressortissant albanais, a Ă©tĂ© interpellĂ© Ă Annecy en exĂ©cution dâune fiche de recherches relative Ă une demande dâarrestation provisoire des autoritĂ©s albanaises aux fins dâexĂ©cution dâune peine de quatre ans et huit mois dâemprisonnement avec sursis et mise Ă lâĂ©preuve prononcĂ©e par le tribunal de premiĂšre Instance de Kukes le 9 novembre 2015 et confirmĂ© par arrĂȘt de la cour dâappel de ShkodĂ«r le 13 mars 2017, pour production et vente de stupĂ©fiants, faits commis Ă Krume (Albanie) le 3 mai 2015.
Le sursis a Ă©tĂ© rĂ©voquĂ© par jugement du mĂȘme tribunal, du 15 janvier 2018, confirmĂ© par arrĂȘt de la cour dâappel de ShkodĂ«r le 1er novembre 2018.
La demande dâarrestation provisoire a Ă©tĂ© notifiĂ©e Ă lâintĂ©ressĂ© le 30 octobre 2019. M. X… a dĂ©clarĂ© sâopposer Ă son extradition. Il a Ă©tĂ© placĂ© sous contrĂŽle judiciaire.
Textes et principes appliqués :
Vu les articles 3 de la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme, 696-15 du code de procĂ©dure pĂ©nale et L 712-1 du CESEDA :
Il rĂ©sulte de ces textes que la chambre de lâinstruction qui constate que la personne rĂ©clamĂ©e encourt, en cas dâextradition vers son pays dâorigine, le risque dâĂȘtre soumise Ă un traitement inhumain et dĂ©gradant, doit donner un avis dĂ©favorable.
Un tel risque est avĂ©rĂ© lorsque la personne bĂ©nĂ©ficie de la protection subsidiaire aussi longtemps quâil nây a pas Ă©tĂ© mis fin.
Raisonnement de la cour d’appel :
Pour donner un avis favorable Ă la demande dâextradition des autoritĂ©s albanaises, lâarrĂȘt attaquĂ© retient que lâoctroi de la protection subsidiaire, justifiĂ©e en lâespĂšce par la production dâune copie du rĂ©cĂ©pissĂ© n° 38031 18152, Ă©tabli au nom de M. X…, a pour effet dâinterdire sa remise durant le temps de la protection accordĂ©e.
Ils ajoutent que, cependant, ce statut provisoire protecteur nâaffecte pas la rĂ©gularitĂ© de la demande dâextradition.
Solution de la Cour de cassation :
En statuant ainsi, la chambre de lâinstruction, qui a violĂ© les articles et principes susvisĂ©s, nâa pas rĂ©pondu aux conditions essentielles de son existence lĂ©gale.
La cassation est dĂšs lors encourue de ce chef.
Il nây a pas lieu dâexaminer les autres moyens. La Cour de cassation Ă©tant en mesure de dire la rĂšgle de droit en application de lâarticle L411-3 du Code dâorganisation judiciaire, il nây a pas lieu Ă renvoi.