🟦 Décret du 19 septembre 2023 relatif au conditionnement de l’éligibilité au bonus écologique pour les voitures particulières neuves électriques à l’atteinte d’un score environnemental minimal

Références

NOR : ENER2324847D
ELI : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2023/9/19/ENER2324847D/jo/texte
Alias : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2023/9/19/2023-886/jo/texte
Source : JORF n°0218 du 20 septembre 2023, texte n° 16
A lier : Arrêté du 19 septembre 2023 relatif à la méthodologie de calcul du score environnemental et à la valeur de score minimale à atteindre pour l’éligibilité au bonus écologique pour les voitures particulières neuves électriques

Informations

Publics concernés : acquéreurs et locataires de véhicules ; professionnels de l’automobile.

Objet : aides à l’acquisition et à la location de véhicules peu polluants.

Entrée en vigueur : le présent décret entre en vigueur le 10 octobre 2023.

Notice : le décret modifie les conditions d’éligibilité des véhicules au bonus écologique pour les voitures particulières neuves en disposant que ceux-ci doivent relever d’une version figurant dans un arrêté ministériel, pris sur proposition de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, traduisant leur atteinte d’un score environnemental minimal dont la méthodologie de calcul et de justification, d’une part, et la valeur seuil, d’autre part, sont définies par arrêté interministériel.

Références : les dispositions du code de l’énergie modifiées par le décret peuvent être consultées, dans leur rédaction issue de cette modification, sur le site Légifrance (https://www.legifrance.gouv.fr).

En-tête

La Première ministre,
Sur le rapport de la ministre de la transition énergétique,
Vu le règlement (CE) n° 715/2007 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2007 relatif à la réception par type des véhicules à moteur au regard des émissions des véhicules particuliers et utilitaires légers (Euro 5 et Euro 6) ;
Vu le règlement (UE) 2019/2144 du Parlement européen et du Conseil du 27 novembre 2019 relatif aux prescriptions applicables à la réception par type des véhicules à moteur et de leurs remorques, ainsi que des systèmes, composants et entités techniques distinctes destinés à ces véhicules, en ce qui concerne leur sécurité générale et la protection des occupants des véhicules et des usagers vulnérables de la route, modifiant le règlement (UE) 2018/858 du Parlement européen et du Conseil et abrogeant les règlements (CE) n° 78/2009, (CE) n° 79/2009 et (CE) n° 661/2009 du Parlement européen et du Conseil et les règlements (CE) n° 631/2009, (UE) n° 406/2010, (UE) n° 672/2010, (UE) n° 1003/2010, (UE) n° 1005/2010, (UE) n° 1008/2010, (UE) n° 1009/2010, (UE) n° 19/2011, (UE) n° 109/2011, (UE) n° 458/2011, (UE) n° 65/2012, (UE) n° 130/2012, (UE) n° 347/2012, (UE) n° 351/2012, (UE) n° 1230/2012 et (UE) 2015/166 de la Commission ;
Vu le règlement (UE) 2018/858 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2018 relatif à la réception et à la surveillance du marché des véhicules à moteur et de leurs remorques, ainsi que des systèmes, composants et entités techniques distinctes destinés à ces véhicules, modifiant les règlements (CE) n° 715/2007 et (CE) n° 595/2009 et abrogeant la directive 2007/46/CE ;
Vu le règlement d’exécution (UE) 2021/535 de la Commission du 31 mars 2021 établissant des règles relatives à l’application du règlement (UE) 2019/2144 du Parlement européen et du Conseil eu égard aux procédures uniformes et aux spécifications techniques pour la réception par type des véhicules, ainsi que des systèmes, composants et entités techniques distinctes destinés à ces véhicules, en ce qui concerne leurs caractéristiques générales de construction et leur sécurité ;
Vu le code de la route, notamment son article R. 311-1 ;
Vu le code de l’énergie, notamment ses articles L. 251-1 et D. 251-1 à D. 251-13 ;
Vu le code pénal, notamment ses articles 441-1 à 441-12 ;
Vu les observations formulées lors de la consultation du public réalisée du 28 juillet 2023 au 25 août 2023, en application de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement,
Décrète :

Article 1

Le code de l’énergie est ainsi modifié :
1° L’article D. 251-1 est ainsi modifié :
a) Le 1° du I est remplacé par les dispositions suivantes :
« 1° Appartient à la catégorie des voitures particulières au sens de l’article R. 311-1 du code de la route ou à une catégorie de véhicules faisant l’objet d’une mesure des émissions de dioxyde de carbone en application du règlement (CE) n° 715/2007 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2007. » ;
b) Au 6° du I, le b est remplacé par les dispositions suivantes :
« b) Sa masse en ordre de marche est inférieure à 2 400 kg. Au sens des dispositions de la présente section, la masse en ordre de marche est telle que définie au a du 1.3 de la section A de la partie 2 de l’annexe XIII du règlement d’exécution (UE) 2021/535 de la Commission du 31 mars 2021 ; »
c) Après le b du 6° du I, sont insérées les dispositions suivantes :
« c) Sa version obtient, par arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie, de l’énergie, de l’écologie et des transports publié au Journal officiel de la République française, un score environnemental supérieur au score minimal requis défini par arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie, de l’énergie, de l’écologie et des transports. Ce score est établi suivant la procédure définie à l’article D. 251-1-A en tenant compte de la configuration correspondant à la valeur maximale de masse en ordre de marche associée à cette version, de la batterie de plus grande capacité, en kilowatt-heure, pouvant équiper cette version. Au sens des dispositions de la présente section, la version est telle que définie au 1.3.1 de la partie B de l’annexe I du règlement (UE) 2018/858 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2018.
« Le score environnemental est fixé par version d’une variante d’un type de véhicule. Il est composé, pour au moins 70 % de sa valeur, de l’empreinte carbone de la version considérée, sur les étapes du cycle de vie d’un véhicule précédant son utilisation sur route. Le cas échéant, ce score peut tenir compte, pour 30 % maximum de sa valeur, d’éléments relatifs à l’incorporation de matériaux recyclés et biosourcés dans le véhicule, ainsi que la réparabilité de la batterie. Son calcul tient compte des caractéristiques techniques des versions des véhicules.
« Les modalités de calcul de ce score et la valeur minimale à atteindre pour celui-ci sont définies par arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie, de l’énergie, de l’écologie et des transports. En outre, l’arrêté définit chacune des valeurs de référence appliquées aux différents paramètres intervenant dans le calcul des composantes du score environnemental.
« Pour les versions de véhicules assemblées sur plusieurs sites, ou équipées de batteries produites sur plusieurs sites, il précise la pondération entre ces différents sites pour établir un score environnemental unique à l’échelle de la version considérée. » ;
2° Après l’article D. 251-1, il est inséré un article ainsi rédigé :

« Art. D. 251-1-A. – I. – L’arrêté fixant la liste des versions ayant atteint le score environnemental minimal mentionné au c du 6° du I de l’article D. 251-1 est adopté sur proposition de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, après instruction par cette dernière du dossier déposé par le constructeur, tel que défini à l’article 3 du règlement (UE) 2018/858, sur une plateforme nationale gérée par cette agence.
« Ce dossier comprend les informations et les pièces justificatives nécessaires au calcul du score environnemental, prévues par l’arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie, de l’énergie, de l’écologie et des transports mentionné au troisième alinéa du c du 6° du I de l’article D. 251-1.
« Dans le cas où la version du véhicule est assemblée sur plusieurs sites, ou est équipée de batteries produites sur plusieurs sites, le constructeur soumet à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie ces informations et ces pièces justificatives pour chacun de ces sites.
« Dans un délai d’un mois, à compter de la réception du dossier, l’agence vérifie que celui-ci est complet et sollicite des informations et pièces justificatives complémentaires.
« A défaut, le dossier est réputé complet à l’issue de ce délai.
« Dans un délai de quarante-cinq jours à compter de la réception du dossier, l’agence communique aux ministres chargés de l’économie, de l’énergie, de l’écologie et des transports sa proposition sur le score environnemental de la version considérée. En cas de demande de pièces ou d’informations complémentaires, ce délai est suspendu pendant le délai imparti pour produire les pièces et les informations requises.
« Dans un délai de deux mois à compter de la réception du dossier, les ministres chargés de l’économie, de l’énergie, de l’écologie et des transports se prononcent sur l’atteinte du score environnemental minimal de la version par arrêté. En cas de demande de pièces ou d’informations complémentaires, ce délai est suspendu pendant le délai imparti pour produire les pièces et les informations requises.
« II. – A l’issue de cette instruction, le constructeur dont la version n’obtient pas le score environnemental minimal tel que précisé par l’arrêté des ministres chargés de l’économie, de l’énergie, de l’écologie et des transports, prévu au I, peut déposer, au titre d’un mécanisme dérogatoire, un nouveau dossier proposant des valeurs autres que les valeurs de référence mentionnées au c du 6° du I de l’article D. 251-1, définies par arrêté des ministres chargés de l’économie, de l’énergie, de l’écologie et des transports. Le constructeur dépose les informations et pièces justificatives justifiant de ces valeurs sur la plateforme nationale mentionnée au I. Elles doivent permettre d’apporter la preuve que le constructeur ne traite pas différemment l’empreinte carbone des véhicules qu’il destine au marché européen, consistant à leur allouer spécifiquement des pièces et composants automobiles bas carbone.
« Dans un délai d’un mois, à compter de la réception du dossier, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie vérifie que celui-ci est complet et sollicite des informations et pièces justificatives complémentaires. A défaut, le dossier est réputé complet à l’issue de ce délai.
« Dans un délai de quarante-cinq jours, à compter de la réception du dossier, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie instruit le dossier et communique aux ministres chargés de l’économie, de l’énergie et de l’écologie sa proposition sur l’atteinte du score environnemental minimal par la version considérée. En cas de demande de pièces ou d’informations complémentaires, ce délai est suspendu pendant le délai imparti pour produire les pièces et les informations requises.
« Dans un délai de deux mois à compter de la réception du dossier, les ministres chargés de l’économie, de l’énergie, de l’écologie et des transports se prononcent sur l’atteinte du score environnemental minimal de la version par arrêté. En cas de demande de pièces ou d’informations complémentaires, ce délai est suspendu pendant le délai imparti pour produire les pièces et les informations requises.
« III. – Le constructeur informe sans délai l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie de toute modification qui pourrait avoir un effet sur le score environnemental de la version.
« Le cas échéant, l’agence communique aux ministres chargés de l’économie, de l’énergie et de l’écologie, dans un délai maximal de quarante-cinq jours à compter de son information par le constructeur, son avis sur le maintien de la version concernée sur la liste des versions atteignant le score environnemental minimal. Le cas échéant, l’arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie, de l’énergie, de l’écologie et des transports mentionné au troisième alinéa du c du 6° du I de l’article D. 251-1 est modifié pour la version considérée.
« Pendant une période de deux ans à compter de la publication de l’arrêté d’éligibilité au score environnemental minimal, l’agence peut demander au constructeur toute pièce justificative additionnelle jugée nécessaire à la vérification du respect de l’obligation prévue au premier alinéa du présent III ou de l’exactitude des informations détaillées dont elle a précédemment eu communication pour la version considérée.
« Toute fraude ou tout manquement aux obligations prévues au présent III sont signalés sans délai par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie aux ministres chargés de l’économie, de l’énergie et de l’écologie et des transports. L’arrêté conjoint des ministres chargés de l’économie, de l’énergie, de l’écologie et des transports mentionné au troisième alinéa du c du 6° du I de l’article D. 251-1 est modifié pour les versions concernées.
« Les responsables de ladite fraude sont passibles des peines et sanctions prévues en un tel cas par le code pénal, notamment dans ses articles 441-1 à 441-12.
« IV. – L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie publie et tient à jour sur un site dématérialisé la liste des versions ayant atteint le score environnemental minimal mentionné au c du 6° du I de l’article D. 251-1. » ;
3° Au b du 5° de l’article D. 251-4, les mots : « , telle que définie à l’article 2 du règlement (UE) n° 1230/2012 de la Commission du 12 décembre 2012 » sont supprimés.

Article 2

Lorsqu’elles sont plus avantageuses, les dispositions des articles D. 251-1 à D. 251-13 du code de l’énergie dans leur rédaction antérieure à l’article 1er du présent décret restent applicables aux véhicules qui n’ont pas fait l’objet précédemment d’une première immatriculation en France et à l’étranger, commandés ou dont le contrat de location a été signé avant le 15 décembre 2023 inclus, à condition que leur facturation ou le versement du premier loyer intervienne le 15 mars 2024 au plus tard.

Article 3

Les articles 1er à 2 du présent décret entrent en vigueur le 10 octobre 2023.

Article 4

Le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, la ministre de la transition énergétique, le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé des comptes publics, et le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Date et signature(s)

Fait le 19 septembre 2023.

Élisabeth Borne
Par la Première ministre :

La ministre de la transition énergétique,
Agnès Pannier-Runacher

Le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique,
Bruno Le Maire

Le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires,
Christophe Béchu

Le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé des comptes publics,
Thomas Cazenave

Le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports,
Clément Beaune