🟩 DĂ©cret du 27 novembre 2023 relatif Ă  la composition et aux modalitĂ©s de fonctionnement de la commission rĂ©gionale de conciliation sur l’artificialisation des sols

Références

NOR : TREL2320109D
ELI : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2023/11/27/TREL2320109D/jo/texte
Alias : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2023/11/27/2023-1098/jo/texte
Source : JORF n°0275 du 28 novembre 2023, texte n° 19

Informations

Publics concernĂ©s : Etat, collectivitĂ©s territoriales et leurs groupements, leurs Ă©tablissements publics, cours administratives d’appel.

Objet : composition et modalitĂ©s de fonctionnement de la commission rĂ©gionale de conciliation sur l’artificialisation des sols prĂ©vue au III ter de l’article 194 de la loi n° 2021-1104 du 22 aoĂ»t 2021 portant lutte contre le dĂ©rĂšglement climatique et renforcement de la rĂ©silience face Ă  ses effets.

Entrée en vigueur : le texte entre en vigueur le lendemain de sa publication.

Notice : la loi n° 2021-1104 du 22 aoĂ»t 2021 portant lutte contre le dĂ©rĂšglement climatique et renforcement de la rĂ©silience face Ă  ses effets, dite « Climat et rĂ©silience », a fixĂ© l’objectif d’atteindre le « zĂ©ro artificialisation nette des sols » en 2050, avec un objectif intermĂ©diaire de rĂ©duction de moitiĂ© de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers dans les dix prochaines annĂ©es. Cette trajectoire progressive est Ă  dĂ©cliner territorialement dans les documents de planification et d’urbanisme.
La loi n° 2023-630 du 20 juillet 2023 visant Ă  faciliter la mise en Ɠuvre des objectifs de lutte contre l’artificialisation des sols et Ă  renforcer l’accompagnement des Ă©lus locaux apporte des adaptations, de nouveaux dispositifs et des moyens renforcĂ©s pour favoriser la dĂ©clinaison territoriale des objectifs. Son article 3, qui modifie l’article 194 de la loi Climat et rĂ©silience, organise notamment une comptabilisation spĂ©cifique pour des projets d’envergure nationale ou europĂ©enne prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral majeur afin que la consommation qu’ils emporteront pendant la premiĂšre tranche ne soit pas directement imputable Ă  la commune et Ă  la rĂ©gion dans lesquels ils sont implantĂ©s. Un forfait national de 12 500 hectares est prĂ©vu pour ces projets, dont 10 000 hectares sont dĂ©diĂ©s aux rĂ©gions couvertes par un schĂ©ma rĂ©gional d’amĂ©nagement, de dĂ©veloppement durable et d’Ă©galitĂ© des territoires (SRADDET).
Les projets concernĂ©s sont listĂ©s par un arrĂȘtĂ© du ministre en charge de l’urbanisme, aprĂšs avis du prĂ©sident du conseil rĂ©gional et consultation de la confĂ©rence rĂ©gionale de gouvernance de la politique de rĂ©duction de l’artificialisation des sols, qui est crĂ©Ă©e par l’article 2 de la mĂȘme rĂ©cente loi (nouvel article L. 1111-9-2 du code gĂ©nĂ©ral des collectivitĂ©s territoriales) et remplace la confĂ©rence des schĂ©mas de cohĂ©rence territoriale (SCoT). La rĂ©gion peut Ă©galement formuler une proposition pour identifier un tel projet. En cas de dĂ©saccord entre l’Etat et la rĂ©gion sur la liste nationale, une commission de conciliation instituĂ©e dans chaque rĂ©gion pourra ĂȘtre saisie. Elle comprend notamment, Ă  parts Ă©gales, des reprĂ©sentants de l’Etat et de la rĂ©gion concernĂ©e.
Le dĂ©cret vient prĂ©ciser la composition et les modalitĂ©s de fonctionnement de cette commission. Il prĂ©voit en particulier trois reprĂ©sentants pour la rĂ©gion et trois pour l’Etat, dont le prĂ©fet et le directeur rĂ©gional chargĂ© de l’environnement et de l’amĂ©nagement. La prĂ©sidence est assurĂ©e par un magistrat administratif dĂ©signĂ© par le prĂ©sident de la cour administrative d’appel dans le ressort de laquelle se situe le chef-lieu de rĂ©gion. Des reprĂ©sentants du bloc communal peuvent y participer Ă  titre consultatif dĂšs lors qu’un projet les concerne. La prĂ©sence du maire et du prĂ©sident d’un Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale est tout particuliĂšrement recommandĂ©e dans le cas de projets ayant une implantation concentrĂ©e sur un pĂ©rimĂštre communal et intercommunal bien circonscrit. La commission peut associer d’autres acteurs notamment un reprĂ©sentant d’un dĂ©partement, ou encore ceux compĂ©tents en matiĂšre d’amĂ©nagement foncier, d’urbanisme ou d’environnement ou plus particuliĂšrement pour la matiĂšre du projet concernĂ©.
Chaque commission Ă©tablit son rĂšglement intĂ©rieur et se rĂ©unit sur convocation de son prĂ©sident. Elle est saisie par la rĂ©gion en cas de dĂ©saccord avec l’Etat sur la liste nationale des projets d’envergure nationale ou europĂ©enne prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral majeur.
Une commission peut formuler une proposition dans un dĂ©lai d’un mois aprĂšs sa saisine. Elle est notifiĂ©e au ministre par le prĂ©fet. S’il ne suit pas cet avis, le ministre doit informer les membres de la commission des raisons de sa dĂ©cision.

RĂ©fĂ©rences : le dĂ©cret peut ĂȘtre consultĂ© sur le site LĂ©gifrance (https://www.legifrance.gouv.fr).

En-tĂȘte

La PremiĂšre ministre,
Sur le rapport du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires,
Vu le code de l’urbanisme, notamment son article L. 143-16 ;
Vu la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérÚglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, notamment son article 194 ;
Vu l’avis du Conseil national d’Ă©valuation des normes en date du 27 juillet 2023 ;
Vu l’avis du Conseil supĂ©rieur des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel en date du 12 septembre 2023 ;
Vu les observations formulĂ©es lors de la consultation du public rĂ©alisĂ©e du 25 juillet 2023 au 15 aoĂ»t 2023, en application de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement,
DĂ©crĂšte :

Titre Ier : COMPOSITION

Article 1

La commission rĂ©gionale de conciliation sur l’artificialisation des sols, prĂ©vue au III ter A de l’article 194 de la loi n° 2021-1104 du 22 aoĂ»t 2021 portant lutte contre le dĂ©rĂšglement climatique et renforcement de la rĂ©silience face Ă  ses effets, est composĂ©e de :
1° Trois représentants de la région ou leurs suppléants ;
2° Trois reprĂ©sentants de l’Etat ;
3° Un magistrat administratif, qui préside la commission.
Peuvent ĂȘtre conviĂ©s Ă  siĂ©ger Ă  titre consultatif un reprĂ©sentant par commune ou Ă©tablissement public de coopĂ©ration intercommunale compĂ©tents en matiĂšre de document d’urbanisme ainsi qu’un reprĂ©sentant par Ă©tablissement public mentionnĂ© Ă  l’article L. 143-16 du code de l’urbanisme, sur le territoire desquels se situe un projet d’envergure nationale ou europĂ©enne faisant l’objet du dĂ©saccord dont est saisie la commission.
La commission peut associer Ă  ses travaux tout Ă©lu ou organisme non reprĂ©sentĂ© en son sein. Elle peut solliciter l’avis de toute personne ou de tout organisme compĂ©tent notamment en matiĂšre d’amĂ©nagement foncier, d’urbanisme ou d’environnement.

Article 2

Les représentants de la région et leurs suppléants sont désignés par le président du conseil régional, aprÚs chaque renouvellement général du conseil.
Ils cessent d’exercer leur mandat lorsqu’ils ont perdu la qualitĂ© pour laquelle ils ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s.
En cas de vacance, pour quelque cause que ce soit, il est procĂ©dĂ© selon les mĂȘmes modalitĂ©s Ă  l’Ă©lection d’un nouveau membre titulaire et de son supplĂ©ant pour la durĂ©e restant Ă  courir avant le prochain renouvellement gĂ©nĂ©ral du conseil rĂ©gional.

Article 3

Le prĂ©fet de rĂ©gion et le directeur rĂ©gional chargĂ© de l’environnement et de l’amĂ©nagement sont membres de droit de la commission.

Article 4

Le magistrat administratif est dĂ©signĂ© par le prĂ©sident de la cour administrative d’appel dans le ressort de laquelle se situe le chef-lieu de rĂ©gion.
Il est rĂ©munĂ©rĂ© au titre de cette mission sous forme d’une indemnitĂ© forfaitaire par sĂ©ance prĂ©sidĂ©e dont le montant est fixĂ© par arrĂȘtĂ© conjoint du ministre chargĂ© de l’urbanisme et du ministre chargĂ© du budget.

Article 5

La liste des membres de la commission est publiĂ©e au Recueil des actes administratifs de l’Etat Ă  la diligence du prĂ©fet de rĂ©gion et insĂ©rĂ©e dans un journal diffusĂ© dans la rĂ©gion.
Le siÚge de la commission de conciliation est la préfecture de région.

Titre II : FONCTIONNEMENT

Article 6

La commission se réunit sur convocation de son président. Elle établit son rÚglement intérieur.
Le secrĂ©tariat de la commission est assurĂ© par le service de l’Etat dans la rĂ©gion chargĂ© de l’amĂ©nagement.

Article 7

En application du III ter A de l’article 194 de la loi prĂ©citĂ©e, dans le cadre de la consultation tenue dans la procĂ©dure prĂ©vue au 8° du III du mĂȘme article, la commission peut ĂȘtre saisie par le prĂ©sident du conseil rĂ©gional en cas de dĂ©saccord sur l’identification d’un projet d’envergure nationale ou europĂ©enne dans la liste mentionnĂ©e au mĂȘme 8°.

Article 8

Les propositions de la commission, formulĂ©es dans le dĂ©lai d’un mois Ă  compter de sa saisine, sont notifiĂ©es, Ă  la diligence du prĂ©fet, au ministre chargĂ© de l’urbanisme, ainsi qu’au prĂ©sident de la rĂ©gion qui a saisi la commission.
Elles sont affichĂ©es et tenues Ă  la disposition du public Ă  la prĂ©fecture et Ă  l’hĂŽtel de la rĂ©gion.
Lorsque que le ministre ne suit pas l’avis de la commission de conciliation, sa dĂ©cision doit ĂȘtre motivĂ©e et transmise aux membres de la commission.

Article 9

Le ministre de l’Ă©conomie, des finances et de la souverainetĂ© industrielle et numĂ©rique, le ministre de l’intĂ©rieur et des outre-mer, le garde des sceaux, ministre de la justice, le ministre de la transition Ă©cologique et de la cohĂ©sion des territoires et le ministre dĂ©lĂ©guĂ© auprĂšs du ministre de l’Ă©conomie, des finances et de la souverainetĂ© industrielle et numĂ©rique, chargĂ© des comptes publics, sont chargĂ©s, chacun en ce qui le concerne, de l’exĂ©cution du prĂ©sent dĂ©cret, qui sera publiĂ© au Journal officiel de la RĂ©publique française.

Date et signature(s)

Fait le 27 novembre 2023.

Élisabeth Borne
Par la PremiĂšre ministre :

Le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires,
Christophe BĂ©chu

Le ministre de l’Ă©conomie, des finances et de la souverainetĂ© industrielle et numĂ©rique,
Bruno Le Maire

Le ministre de l’intĂ©rieur et des outre-mer,
GĂ©rald Darmanin

Le garde des sceaux, ministre de la justice,
Éric Dupond-Moretti

Le ministre dĂ©lĂ©guĂ© auprĂšs du ministre de l’Ă©conomie, des finances et de la souverainetĂ© industrielle et numĂ©rique, chargĂ© des comptes publics,
Thomas Cazenave