đŸŸ„ Effectuer des travaux (lourds) soi-mĂȘme peut coĂ»ter cher

Quand on possĂšde un bien immobilier (en l’espĂšce, un immeuble d’habitation), on serait tentĂ©, pour des raisons Ă©conomiques, de faire les travaux soi-mĂȘme. Et pourtant, on oublie souvent l’existence d’une garantie dĂ©cennale qui pourrait peser telle une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs au moment de la vente.

On pourrait objecter que n’étant pas un « constructeur » et n’ayant pas Ă©tabli un procĂšs-verbal de rĂ©ception, on ne verrait pas en quoi une responsabilitĂ© pourrait ĂȘtre retenue sur le fondement de cette garantie.

Et pourtant, dans cet arrĂȘt (1) qui confirme la dĂ©cision du TGI (2) :

1°) Les juges ont retenu la qualitĂ© de « constructeur d’un ouvrage », le fait d’avoir entrepris (fus-ce pour eux-mĂȘmes) des travaux lourds de rĂ©novation.

2°) En l’absence d’un procĂšs-verbal de rĂ©ception, l’achĂšvement des travaux constitue une rĂ©ception tacite faisant partir le dĂ©lai de la responsabilitĂ© dĂ©cennale.

Conséquence :

Les anciens propriĂ©taires, qui ont vendu leur bien aprĂšs rĂ©novation, devront dĂ©bourser la somme de 138 634,54€ en guise de rĂ©paration des dĂ©sordres et payer 2 500€ pour prĂ©judice morale.

1 : Cour d’appel, Amiens, 1re chambre civile, 24 DĂ©cembre 2019 – n° 18/00055

2 : Tribunal de Grande Instance de Beauvais, 30 novembre 2017