Quand on possĂšde un bien immobilier (en lâespĂšce, un immeuble dâhabitation), on serait tentĂ©, pour des raisons Ă©conomiques, de faire les travaux soi-mĂȘme. Et pourtant, on oublie souvent lâexistence dâune garantie dĂ©cennale qui pourrait peser telle une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs au moment de la vente.
On pourrait objecter que nâĂ©tant pas un « constructeur » et nâayant pas Ă©tabli un procĂšs-verbal de rĂ©ception, on ne verrait pas en quoi une responsabilitĂ© pourrait ĂȘtre retenue sur le fondement de cette garantie.
Et pourtant, dans cet arrĂȘt (1) qui confirme la dĂ©cision du TGI (2) :
1°) Les juges ont retenu la qualitĂ© de « constructeur dâun ouvrage », le fait dâavoir entrepris (fus-ce pour eux-mĂȘmes) des travaux lourds de rĂ©novation.
2°) En lâabsence dâun procĂšs-verbal de rĂ©ception, lâachĂšvement des travaux constitue une rĂ©ception tacite faisant partir le dĂ©lai de la responsabilitĂ© dĂ©cennale.
Conséquence :
Les anciens propriétaires, qui ont vendu leur bien aprÚs rénovation, devront débourser la somme de 138 634,54⏠en guise de réparation des désordres et payer 2 500⏠pour préjudice morale.
1 : Cour d’appel, Amiens, 1re chambre civile, 24 DĂ©cembre 2019 â n° 18/00055
2Â : Tribunal de Grande Instance de Beauvais, 30 novembre 2017