🟩 ArrĂȘtĂ© du 18 dĂ©cembre 2024 portant rĂ©fĂ©rentiel des vĂ©rifications auxquelles les inspecteurs doivent procĂ©der lors des inspections des greffiers des tribunaux de commerce en application de l’article 3 du dĂ©cret n° 2024-906 du 10 octobre 2024 relatif aux inspections des officiers publics et ministĂ©riels

Références

NOR : JUSC2434044A
ELI : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2024/12/18/JUSC2434044A/jo/texte
Source : JORF n°0308 du 29 décembre 2024, texte n° 6

En-tĂȘte

Le garde des sceaux, ministre de la justice,
Vu le code de commerce, notamment son article L. 743-1 ;
Vu le décret n° 2024-906 du 10 octobre 2024 relatif aux inspections des officiers publics et ministériels, notamment son article 3,
ArrĂȘte :

Article 1

Les inspecteurs dĂ©signĂ©s pour l’inspection pĂ©riodique procĂšdent au moins aux vĂ©rifications prĂ©vues selon le rĂ©fĂ©rentiel figurant en annexe du prĂ©sent arrĂȘtĂ©, conformĂ©ment Ă  l’article 3 du dĂ©cret n° 2024-906 du 10 octobre 2024 susvisĂ©.

Article 2

Le prĂ©sent arrĂȘtĂ© sera publiĂ© au Journal officiel de la RĂ©publique française.

Annexe

ANNEXE

L’inspection pĂ©riodique a pour objet de vĂ©rifier l’ensemble de l’activitĂ© du professionnel afin de s’assurer qu’il respecte les rĂšgles auxquelles il est assujetti, qu’elles soient professionnelles ou dĂ©ontologiques. L’inspection pĂ©riodique concerne l’ensemble de l’activitĂ© du professionnel. Elle porte notamment sur la comptabilitĂ©, l’organisation et le fonctionnement de l’office, ainsi que sur le respect des obligations prĂ©vues par le chapitre 1er du titre VI du livre V du code monĂ©taire et financier. Un arrĂȘtĂ© du garde des sceaux, ministre de la justice, fixe pour chaque profession le rĂ©fĂ©rentiel des vĂ©rifications auxquelles les inspecteurs doivent procĂ©der. Ce rĂ©fĂ©rentiel est non exhaustif.
L’inspection pĂ©riodique a lieu au moins tous les deux ans pour les notaires et les commissaires de justice, et tous les quatre ans pour les greffiers des tribunaux de commerce sans prĂ©judice pour ces derniers de l’application de l’article R. 312-68 du code de l’organisation judiciaire. Les inspections pĂ©riodiques sont organisĂ©es pour chaque profession, respectivement Ă  l’initiative :
1° Du président de la chambre régionale des commissaires de justice territorialement compétente ;
2° Du président du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce ;
3° Du président du conseil régional des notaires territorialement compétent.
Ainsi que l’article 3 du dĂ©cret n° 2024-906 du 10 octobre 2024 en dispose, l’inspection d’un greffe de tribunal de commerce concerne l’ensemble de l’activitĂ© du greffier.
Trois grands pans de l’activitĂ© sont, Ă  cet Ă©gard, citĂ©s au sein de la disposition rĂ©glementaire :

– la comptabilitĂ© ;
– l’organisation et le fonctionnement du greffe ;
– le respect des obligations prĂ©vues par le chapitre 1er du titre VI du livre V du code monĂ©taire et financier (soit les articles L. 561-1 Ă  L. 561-50 et R. 561-1 Ă  R. 561-64 dudit code).

Cette Ă©numĂ©ration ne prĂ©sentant pas de caractĂšre exhaustif, le prĂ©sent rĂ©fĂ©rentiel pourra Ă©noncer d’autres vĂ©rifications, ne se rattachant pas nĂ©cessairement Ă  ces 3 ensembles.
Les rubriques qui suivent constituent le rĂ©fĂ©rentiel visĂ© par l’article 3 du dĂ©cret n° 2024-906 du 10 octobre 2024. Elles ont pour objectif de faciliter la vĂ©rification des points de contrĂŽle lors de l’inspection et d’identifier les Ă©ventuels dysfonctionnements.

I. – Les locaux

L’examen des locaux doit permettre de s’assurer que le greffe dispose d’un espace adĂ©quat suffisant pour remplir ses missions : accueil du public, espace de travail du personnel, archives, etc.
Points de contrĂŽle

– vĂ©rifier que l’espace Ă  disposition du greffe est suffisant et adaptĂ© Ă  l’exercice de ses missions ;
– vĂ©rifier les conditions de conservation, de versement et de destruction des archives.

Textes

– circulaire du 20 fĂ©vrier 2018 concernant les prĂ©conisations relatives Ă  la sĂ©lection des archives des tribunaux de commerce et des tribunaux de l’ordre judiciaire Ă  compĂ©tence commerciale et notamment au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s.

II. – Le contrĂŽle, la validation des formalitĂ©s et le respect des obligations en matiĂšre de LCB-FT

La vĂ©rification portera essentiellement sur les formalitĂ©s au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s, elle doit permettre de s’assurer de la bonne tenue des registres obligatoires, de la qualitĂ© du contrĂŽle effectuĂ©, du respect du dĂ©lai rĂ©glementaire de traitement des dossiers, de la transmission des piĂšces au requĂ©rant, du reversement des taxes perçues, de la publicitĂ© utile ainsi que du respect de la nomenclature tarifaire. Le contrĂŽle du service peut s’effectuer sur une ou plusieurs pĂ©riodes de rĂ©fĂ©rence et/ou par sondages :

– les registres des arrivĂ©es et chronologique du RCS doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©s aux inspecteurs, ainsi que plusieurs dossiers (immatriculation, modification et radiation) de formalitĂ©s assortis des piĂšces et actes dĂ©posĂ©s pour faciliter l’inspection et auditer le contrĂŽle effectuĂ© ;
– il en est de mĂȘme pour le RSAC (registre spĂ©cial des agents commerciaux) et le RSEIRL (registre spĂ©cial des entrepreneurs individuels Ă  responsabilitĂ© limitĂ©e).

Les obligations du greffier en matiĂšre de LCB-FT portent en particulier sur les points suivants :

– la mise en place d’un systĂšme d’Ă©valuation et de gestion des risques Ă  travers un protocole Ă©crit. Il est constituĂ© par la dĂ©finition et la mise en place, par le professionnel, d’un ensemble de mesures organisationnelles et techniques destinĂ©es Ă  dĂ©tecter, identifier et classer, de maniĂšre pertinente, les opĂ©rations prĂ©sentant un risque en matiĂšre de blanchiment ou de financement du terrorisme, afin d’appliquer des mesures de prĂ©vention, d’attĂ©nuation ou d’Ă©limination des risques identifiĂ©s et les signaler, le cas Ă©chĂ©ant, Ă  TRACFIN ;
– la mise en Ɠuvre des obligations de vigilance. Une organisation et un ensemble de procĂ©dures internes Ă©crites doivent ĂȘtre Ă©tablis pour mettre en Ɠuvre une vigilance adaptĂ©e aux risques identifiĂ©s dans le cadre du systĂšme d’Ă©valuation visĂ© ci-dessus ;
– la conservation des documents relatifs Ă  la bonne mise en Ɠuvre et au suivi des obligations anti-blanchiment est d’une durĂ©e de 5 ans au moins.

Points de contrĂŽle

– rĂ©ception des dossiers en provenance du guichet unique Ă©lectronique des formalitĂ©s d’entreprise, tenue des dossiers, contrĂŽle de la rĂ©gularitĂ© des formalitĂ©s, dĂ©lai de traitement des formalitĂ©s ;
– examen de la procĂ©dure de rĂ©clamation et de refus, mise Ă  jour du RCS, classement, archivage et numĂ©risation ;
– registre des bĂ©nĂ©ficiaires effectifs (tenue, taux de dĂ©pĂŽt, traitement des divergences) ;
– comptes annuels ;
– interventions du juge (juge commis Ă  la surveillance, injonction de dĂ©pĂŽt en matiĂšre de comptes annuels et de dĂ©claration du bĂ©nĂ©ficiaire effectif) ;
– dĂ©lais de dĂ©livrance des piĂšces et actes ;
– mobilisation de l’outil DOCVERIF et de la plate-forme de dĂ©claration de soupçon Ă  TRACFIN, interrogation du FNIG et assistance du juge commis dans l’interrogation du casier judiciaire du dirigeant.

Textes

– art. L. 123-1 et suivants, R. 123-31 et suivants du code de commerce ;
– art. L. 561-1 Ă  L. 561-50 et R. 561-1 Ă  R. 561-64 du code monĂ©taire et financier.

III. – La tenue du registre des sĂ»retĂ©s mobiliĂšres et autres opĂ©rations connexes

Le contrĂŽle du service chargĂ© de la tenue du RSM doit permettre de s’assurer de sa bonne tenue, du respect des dĂ©lais de traitement, du contrĂŽle effectuĂ©, de la transmission des documents au requĂ©rant, du tarif applicable ainsi que du classement des bordereaux et, le cas Ă©chĂ©ant, des actes.
Le contrĂŽle du service peut s’effectuer sur une ou plusieurs pĂ©riodes de rĂ©fĂ©rence et/ou par sondages ; doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©s aux inspecteurs :

– des dossiers d’inscriptions au RSM comprenant les bordereaux et le cas Ă©chĂ©ant les piĂšces justificatives affĂ©rentes Ă  la demande ;
– des rĂ©quisitions d’Ă©tats ainsi que des Ă©tats certifiĂ©s dĂ©livrĂ©s par le greffe.

Points de contrĂŽle

– dĂ©lais de traitement des sĂ»retĂ©s et autres opĂ©rations connexes ;
– exercice du contrĂŽle des inscriptions ;
– classement des bordereaux ;
– dĂ©livrance des Ă©tats.

Textes

– art. R. 521-1 et suivants du code de commerce.

IV. – Le contentieux gĂ©nĂ©ral et la juridiction prĂ©sidentielle

Le contrĂŽle des dossiers du contentieux gĂ©nĂ©ral et de la juridiction prĂ©sidentielle doit permettre de s’assurer de la bonne tenue des dossiers, du respect des procĂ©dures de traitement et de la transmission des dĂ©cisions ainsi que du respect des rĂšgles de procĂ©dure et de la nomenclature tarifaire.
Le contrĂŽle du service peut s’effectuer sur une ou plusieurs pĂ©riodes de rĂ©fĂ©rence et/ou par sondages :

– le rĂ©pertoire gĂ©nĂ©ral des affaires, les registres d’audience doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©s aux inspecteurs, ainsi que plusieurs dossiers de contentieux, de rĂ©fĂ©rĂ©, de requĂȘtes (y compris en matiĂšre de procĂ©dures civiles d’exĂ©cution) et d’ordonnances du prĂ©sident assorties des dĂ©cisions et piĂšces dĂ©posĂ©es Ă  leur appui pour faciliter le contrĂŽle ;
– un document permettant de comparer le nombre d’affaires en dĂ©libĂ©rĂ© et le dĂ©lai moyen de jugement pourra ĂȘtre sollicitĂ© du greffier inspectĂ©.

Points de contrĂŽle

– tenue et suivi des dossiers (rĂ©fĂ©rĂ©s, ordonnances sur requĂȘte, injonctions de payer et litiges au fond) ;
– mise en forme des dĂ©cisions et contrĂŽle de la rĂ©gularitĂ© de la procĂ©dure ;
– contrĂŽle et tenue du registre d’audience ;
– dĂ©lai de remise des copies et titres exĂ©cutoires ;
– montant des Ă©moluments facturĂ©s ;
– contrĂŽle des procĂ©dures en cours ;
– diligences en matiĂšre de modes alternatifs de rĂšglement des litiges ;
– autres diligences (titre exĂ©cutoire europĂ©en, vĂ©rification des dĂ©pens, etc) ;
– conservation et numĂ©risation des minutes ;
– classement des dossiers.

Textes

– art. R. 741-3 du code de commerce ;
– art. 727 du code de procĂ©dure civile ;
– art. 454, 456, 462 et 463 du code de procĂ©dure civile ;
– art. 695 et 701 du code de procĂ©dure civile ;
– art. R. 743-140 du code de commerce ;
– art. 1405 Ă  1414 du code de procĂ©dure civile ;
– art. 1422 et 1423 du code de procĂ©dure civile ;
– art. 1415 Ă  1421 et 1425 du code de procĂ©dure civile.

V. – Le droit des entreprises en difficultĂ©

L’inspection doit permettre de s’assurer de la bonne tenue des dossiers, du respect des procĂ©dures de traitement et de transmission des dĂ©cisions, du respect de la procĂ©dure et de la tarification au regard des dispositions lĂ©gales.
L’inspection du service peut s’effectuer sur une ou plusieurs pĂ©riodes de rĂ©fĂ©rence et/ou par sondages.
Plusieurs dossiers tirĂ©s de la pĂ©riode de rĂ©fĂ©rence ou Ă  dĂ©faut de dossier correspondant sur la pĂ©riode, le premier dossier prĂ©cĂ©dent la pĂ©riode de rĂ©fĂ©rence doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©s aux inspecteurs.
Choisir par exemple pour faciliter l’inspection :

– un dossier de conciliation ou de mandat ad hoc ;
– un dossier de procĂ©dure collective ouvert sur assignation d’un crĂ©ancier ;
– un dossier ouvert sur demande d’ouverture volontaire du dĂ©biteur ;
– un dossier de liquidation judiciaire (simplifiĂ©e et de droit commun) ;
– un dossier de sauvegarde ;
– un dossier avec plan de sauvegarde ou de redressement ;
– un dossier de plan de cession ;
– un dossier impliquant un entrepreneur individuel ;
– un dossier de liquidation judiciaire clĂŽturĂ© oĂč les frais du greffe ont Ă©tĂ© rĂ©glĂ©s par le liquidateur ;
– un dossier de liquidation judiciaire dont les frais de greffe ont Ă©tĂ© avancĂ©s par le TrĂ©sor public ;
– un dossier avec sanction des dirigeants sociaux.

Points de contrĂŽle

– contrĂŽle de la demande d’ouverture de la procĂ©dure collective ;
– respect des dĂ©lais de publicitĂ©, de signification ou notification, de communication ;
– mode de saisine du juge-commissaire, diligences liĂ©es aux saisines du juge-commissaire (donnant ou non lieu Ă  une Ă©vocation contradictoire) et charge des dĂ©pens ;
– respect des dĂ©lais de clĂŽture ;
– coĂ»t des annonces lĂ©gales et des significations ;
– contrĂŽle de l’inscription utile des condamnations concernĂ©es au casier judiciaire ainsi qu’au fichier national des interdictions de gĂ©rer (le cas Ă©chĂ©ant) ;
– prise en charge des frais de sauvegarde et de liquidation judiciaire par le dĂ©biteur ;
– rĂšglement des frais de greffe par le requĂ©rant au moment de l’arrĂȘt du plan ;
– existence d’un compte par procĂ©dure et vĂ©rification du solde ;
– vĂ©rification du rĂšglement par les mandataires de justice de la somme Ă©noncĂ©e Ă  l’article R. 743-142-6 du code de commerce ;
– avances faites par le TrĂ©sor public ;
– avis au parquet quant aux affaires nĂ©cessitant sa prĂ©sence Ă  l’audience ou son information prĂ©alable, contrĂŽle du recueil des rĂ©quisitions, avis et prĂ©sences ;
– vĂ©rification des diligences du greffier en matiĂšre de vĂ©rification des crĂ©ances ;
– diligences et tarification en cas d’actions fondĂ©es sur le titre V du livre VI du code de commerce.

Textes

– art. L. 610-1 et suivants du code de commerce ;
– art. R. 611-10 et suivants du code de commerce ;
– art. 425, 2° du code de procĂ©dure civile.

VI. – La comptabilitĂ© de l’office

L’inspection doit permettre de s’assurer de la bonne tenue de la comptabilitĂ© du greffe au regard des dispositions lĂ©gales.
Le titulaire de l’office inspectĂ© doit mettre Ă  disposition des inspecteurs les livres comptables et les relevĂ©s de comptes bancaires. L’expert-comptable peut ĂȘtre amenĂ© Ă  rĂ©pondre aux questions des inspecteurs.
Si elle l’a jugĂ© nĂ©cessaire, l’autoritĂ© Ă  l’initiative de laquelle l’inspection pĂ©riodique a pu adjoindre aux deux inspecteurs membres de la profession le concours d’un inspecteur qualifiĂ© en comptabilitĂ©.
Points de contrĂŽle

– capacitĂ© du greffe Ă  honorer ses Ă©chĂ©ances courantes ;
– contrĂŽle des divers journaux ;
– vĂ©rification du paiement des diverses charges ;
– vĂ©rification du solde des comptes bancaires ;
– rapprochement global des comptes dĂ©bours (INPI – BODACC) ;
– gestion des provisions et des comptes clients ;
– contrĂŽle du dĂ©pĂŽt des comptes annuels pour les sociĂ©tĂ©s d’exercice libĂ©ral titulaires d’office ;
– vĂ©rification des 2 points rĂ©glementaires en prĂ©sence d’une SPFPL (composition capitalistique et objet social) ;
– restitution des excĂ©dents dans les affaires terminĂ©es.

Textes

– art. R. 743-148 et suivants du code de commerce.

VII. – Le respect des obligations fiscales et sociales

L’inspection doit permettre de s’assurer du respect des rĂšgles lĂ©gales en matiĂšre de droit du travail et de l’application la convention collective des PRAJ.
Le versement des salaires dans les conditions de la convention collective de mĂȘme que le paiement Ă  bonne date des charges salariales et patronales sont des points essentiels Ă  vĂ©rifier.
Points de contrĂŽle

– conformitĂ© des bulletins de salaires ;
– respect des critĂšres de classification des personnels ;
– production de la DSN ;
– paiement Ă  bonne date des dĂ©clarations des charges sociales et fiscales ;
– CSE, charte RGPD et document d’Ă©valuation des risques professionnels ;
– formations suivies par le personnel.

Textes

– art. L. 4121-3 du code du travail ;
– art. R. 4121-1 Ă  R. 4121-4 du code du travail ;
– art. R. 243-13 du code de la sĂ©curitĂ© sociale et R. 5422-7 et 8 du code du travail ;
– convention collective nationale des professions rĂ©glementĂ©es auprĂšs des juridictions du 26 janvier 2022.

VIII. – Les comptes de tiers

Le contrĂŽle doit permettre de s’assurer de la tenue rĂ©guliĂšre de la comptabilitĂ© des fonds dĂ©tenus par le greffe pour le compte de tiers au regard des dispositions lĂ©gales.
Le greffier doit ĂȘtre Ă  tout moment en mesure d’en indiquer et d’en justifier le solde.
Le contrĂŽle des comptes de tiers peut s’effectuer sur une ou plusieurs pĂ©riodes de rĂ©fĂ©rence et/ou par sondages.
Une vérification des opérations comptables sur une période portant sur une ou plusieurs années est conseillée.
L’inspection doit permettre de s’assurer de la concordance entre le solde du registre des expertises et le solde bancaire du compte affectĂ©. Pour ce faire, le registre des expertises et les relevĂ©s bancaires doivent ĂȘtre produits.
Le compte dit AGS doit Ă©galement faire l’objet d’un audit.
Points de contrĂŽle

– contrĂŽle de la tenue des comptes de tiers ;
– vĂ©rification d’une tenue de comptabilitĂ© conforme aux rĂšgles exigĂ©es pour les comptes de tiers ;
– provisions sur expertises, sĂ©questres, PAS et AGS sur les comptes ouverts auprĂšs de la CDC ;
– conformitĂ© de la dĂ©consignation Ă  la dĂ©cision rendue ;
– vĂ©rification de l’ensemble des Ă©critures comptables sur une pĂ©riode dĂ©terminĂ©e et adĂ©quation avec les relevĂ©s bancaires ;
– tenue du dossier et vĂ©rification de la mesure dans laquelle les notifications des dĂ©cisions intervenues ont Ă©tĂ© effectuĂ©es dans les dĂ©lais et suivant prescription du juge ;
– envoi des diffĂ©rents courriers aux parties et Ă  l’expert ;
– consignations effectuĂ©es et avis Ă  l’expert ;
– dĂ©pĂŽt du rapport, ordonnance de taxe, notification et rĂšglement Ă  l’expert, retour des dossiers ;
– vĂ©rification de la dĂ©consignation des fonds en dĂ©shĂ©rence, le cas Ă©chĂ©ant.

Textes

– art. R. 743-178 Ă  R. 743-182 du code de commerce ;
– art. L. 743.14 du code de commerce ;
– art. L. 3253-15 du code du travail.

IX. – Les assurances

Il convient de vĂ©rifier que le greffier est Ă  jour du rĂšglement des primes d’assurance responsabilitĂ© civile communes Ă  toute la profession.
Il appartient au greffier inspectĂ© de produire l’ensemble des quittances aux inspecteurs.
Points de contrĂŽle

– rĂ©fĂ©rences des assurances souscrites ;
– compagnies d’assurances ou de courtage ;
– responsabilitĂ© civile professionnelle ;
– reconstitution d’archives ;
– matĂ©riel de bureau ;
– risques informatiques ;
– montant des garanties souscrites ;
– garanties souscrites adaptĂ©es au volume d’activitĂ© du greffe.

Textes

– art. 2.3 des rĂšgles professionnelles des greffiers des tribunaux de commerce approuvĂ©es par arrĂȘtĂ© du 26 octobre 2023.

X. – Le tarif

Il convient de vĂ©rifier par sondage la tarification des formalitĂ©s et actes effectuĂ©s dans tous les services. La facturation doit ĂȘtre conforme au tarif gĂ©nĂ©ral des greffiers et au rĂ©fĂ©rentiel Ă©tabli dans ce cadre par le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce.
Le contrĂŽle des tarifs peut s’effectuer sur une ou plusieurs pĂ©riodes de rĂ©fĂ©rence et/ou par sondages.
Le greffier inspecté devra fournir plusieurs factures, dans chaque service, ainsi que des comptes de procédures collectives, ou des comptes clients ouverts au greffe.
Points de contrĂŽle

– mise Ă  disposition du tarif ;
– respect du tarif ;
– contrĂŽle de la rĂ©gularitĂ© de la facturation en considĂ©ration des pĂ©riodes concernĂ©es ;
– tenue des comptes de provision, et modalitĂ©s de restitution des excĂ©dents.

Textes

– art. R. 743-140 Ă  R. 743-157 du code de commerce ;
– art. L. 444-4 du code de commerce.

XI. – La qualitĂ© du service

Il s’agit d’apprĂ©cier la qualitĂ© de l’accueil, l’accĂšs aux diffĂ©rents services du greffe et la diligence dans l’accomplissement des formalitĂ©s. Elle vise Ă  l’amĂ©lioration constante de la mission de service public des greffiers.
L’entreprise, le justiciable et l’assujetti doivent pouvoir ĂȘtre reçus et renseignĂ©s.
Points de contrĂŽle

– horaires d’ouverture au public ;
– accueil tĂ©lĂ©phonique ;
– orientation et information du justiciable.

XII. – La situation personnelle du greffier

Cette rubrique vise à apprécier les rapports du greffier avec son proche environnement.
Le greffier doit entretenir des relations professionnelles continues et fluides avec ses partenaires pour satisfaire leurs demandes et assurer pleinement sa mission de service public.
Points de contrĂŽle

– formation continue obligatoire ;
– relations avec le prĂ©sident, les juges et le procureur de la RĂ©publique ;
– relations avec les mandataires de justice (AJMJ) ;
– rapport avec les commissaires de justice et les notaires ;
– relations avec les avocats ;
– autres activitĂ©s professionnelles Ă©ventuellement exercĂ©es ;
– existence d’actions en responsabilitĂ© civile professionnelle.

Textes

– code de dĂ©ontologie des greffiers des tribunaux de commerce (dĂ©cret n° 2023-609 du 13 juillet 2023) ;
– rĂšgles professionnelles des greffiers des tribunaux de commerce approuvĂ©es par arrĂȘtĂ© du 26 octobre 2023.

XIII. – L’assistance des juges et du prĂ©sident du tribunal

Cette rubrique vise Ă  dĂ©terminer l’assistance du greffier auprĂšs du prĂ©sident et des juges.
L’entretien avec le prĂ©sident sera utile Ă  cette Ă©valuation.
SecrĂ©taire de la juridiction, en assistance continue du prĂ©sident et chargĂ© de celle des juges Ă  l’audience, le greffier doit tout mettre en Ɠuvre pour entretenir des relations professionnelles normales.
Points de contrĂŽle

– secrĂ©tariat du prĂ©sident ;
– vĂ©rification des ordonnances d’administration de la juridiction ;
– secrĂ©tariat de la commission d’organisation des Ă©lections des juges ;
– secrĂ©tariat de la commission d’Ă©tablissement des membres de la liste Ă©lectorale ;
– procĂšs-verbaux des assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales de la juridiction.

Textes

– art. R. 741-1, 2 et 3 du code de commerce.

XIV. – Conclusion du rapport d’inspection

La conclusion gĂ©nĂ©rale de l’inspection doit porter sur les Ă©lĂ©ments essentiels et reflĂ©ter l’impression gĂ©nĂ©rale des inspecteurs sur la tenue du greffe et la bonne exĂ©cution de la mission de service public par le greffier.
Les inspecteurs doivent considĂ©rer avec neutralitĂ© et bienveillance les initiatives du greffier inspectĂ© et sa façon de travailler mĂȘme si elles ne correspondent pas Ă  leur mĂ©thode personnelle ou habituelle de travail.
L’inspection a Ă©galement des visĂ©es pĂ©dagogiques, ainsi les inspecteurs doivent-ils souligner les domaines oĂč une amĂ©lioration apparaĂźt souhaitable.
Ils doivent faire toutes propositions propres à faire progresser la qualité de la prestation rendue par le greffe.
En application de l’article 16 du dĂ©cret n° 2024-906 du 10 octobre 2024, « les inspecteurs dressent un rapport d’inspection et le communiquent au professionnel concernĂ© par tout moyen confĂ©rant date certaine Ă  cette communication. A rĂ©ception, le professionnel dispose d’un dĂ©lai de quinze jours pour formuler d’Ă©ventuelles observations. Les inspecteurs adressent, dans le mois qui suit l’expiration de ce dĂ©lai, le rapport d’inspection comportant le cas Ă©chĂ©ant, en annexe, des observations ainsi que leurs rĂ©ponses Ă  celles-ci, simultanĂ©ment, au professionnel inspectĂ© lorsqu’il a formulĂ© des observations, au procureur gĂ©nĂ©ral territorialement compĂ©tent et Ă  l’autoritĂ© qui a organisĂ© ou ordonnĂ© l’inspection. »

Date et signature(s)

Fait le 18 décembre 2024.

Pour le ministre et par délégation :
La directrice des affaires civiles et du sceau,
V. Delnaud